Journée d’étude Genèse du musée documentaire (1840-1900) - Vendredi 30 septembre 2016 - Université Paris NanterreJournée d’étude organisée par la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, l’équipe de recherche HAR (Histoire des Arts et des Représentations) de l’Université Paris Nanterre et le Labex Les Passés dans le présent dans le cadre du programme de recherche « Genèse et histoire des musées documentaires ».
La réception très inégale du concept de « musée documentaire », du fait de sa polysémie et de ses applications variées, n’a pas permis jusqu’à présent de cerner pleinement cette idée qui connait un certain écho au tournant du XXème siècle. L’intérêt pour ce qu’on appelle un « document » et sa monstration ne cesse de croître tout au long du XIXème siècle.
Le « document » de plus en plus ne se confine plus à l’écrit. Tandis que les expositions universelles familiarisent le public avec les témoignages des progrès techniques, se développe un intérêt de plus en plus vif pour les « documents », de toute nature, qui jalonnent les différentes histoires nationales en cours d’écriture, de la pièce archéologique aux archives écrites. Le sens initial du terme « document » connaît ainsi plusieurs déplacements sémantiques en se répandant au-delà des cercles des archives et des bibliothèques.
L’arrivée de la photographie et les capacités de large diffusion offertes par les progrès de l’imprimerie interrogent aussi la notion même de « musée » qui peut revêtir de multiples sens, allant des publications (« musées de papier ») aux lieux d’exposition et/ou de consultation de « documents ». La photographie réinvente l’expérience du musée, entre lieu d’exposition, centre de documentation ou assemblage virtuel d’images. En outre, qu’elle soit considérée comme une image technique, dans le cas de la photogrammétrie, ou comme une image « archive », dans le cas de collections de documentation historique, sociale ou folklorique, elle transforme le rapport au temps et à l’histoire : elle apparaît comme une capture du présent faite pour la mémoire à venir.
Quelles sont les motivations des promoteurs de ces entreprises privées de diffusion et de médiation utilisant les concepts de document et de documentation (industriels philanthropes, sociétés d’amateurs photographes…) ? À quels publics veut-on s’adresser ? Comment les institutions patrimoniales croisent-elles ou non ces préoccupations de fixation des traces du contemporain ?
À la suite de ce premier volet consacré au XIXème siècle, une seconde journée portera en 2017 sur le XXème siècle à l’occasion du centenaire de la BDIC, avec la participation notamment du musée Albert Kahn.
En savoir plus sur le programme :
http://www.bdic.fr/journees-d-etudes/genese-du-musee-documentaire-1840-1900